Un portail de ressources sur creative commons et les licences qui élargissent les droits d’usage
L’implication d’un nombre croissant de collectivités dans les cartes et données ouvertes après l’essor du libre, le succès de wikipedia, les initiatives de journalisme citoyen, le développement des blogs et réseaux sociaux ouvrent de nouveaux possibles des sociétés numériques.
A côté des modèles sécuritaires et privatifs prônés par les partisans intéressés des monopoles et d’une expression contrôlée, émergent les co-productions de biens communs élargis, le besoin d’un accès facilité aux savoirs et aux cultures, l’envie d’une culture plus collaborative que compétitive , d’une transparence revendiquée.
Mais la question des droits d’usage élargie est complexe et il nous faut apprendre ces pratiques et usages de la mise en biens communs.
Par défaut un article, une photo publiée sur le web sont soumis au droit d’auteur strict qui interdit toute réutilisation sans un accord explicite de l’auteur.
Pourtant beaucoup de publications réalisées par une collectivité, un service public, un association ou un auteur sont mis en ligne pour être lus par le plus grand nombre possible.
Et lorsque l’on sollicite l’auteur il accepte fréquemment que son écrit soit republié à partir du moment où l’auteur et sa publication originale sont mentionnés.
Et a l’heure du numérique reproduire un contenu en le citant correctement ne prive pas l’auteur d’un site non marchand au contraire les propos sont démultipliés au fur et à mesure de la diffusion ce qui est quand même le but poursuivi en publiant : être lu !
Alors pourquoi ne pas faciliter cet usage élargi des contenus numériques ?
Nous sommes à un carrefour
Le droit d’auteur, les droits élargis ne sont pas une notion simple. L’école nous apprend à ne pas copier, c’est une erreur !
Apprendre à ne pas plagier est important parce que c’est tenter de faire passer pour sien ce qui est la création d’un autre.
Mais apprendre à réutiliser, apprendre à mutualiser, apprendre à partager sont essentiels dans une société où la reproduction numérique n’a quasiment aucun coût et où le partage des ressources finies va devenir un enjeu crucial.
Wikipediaa montré la voie en montrant qu’une oeuvre collective agrégeant dans des centaines de langues les productions de de milliers de personnes produisait un bien commun, véritable patrimoine de l’humanité.
Et tout le monde a oublié la tentative d’Encarta, encyclopédie privative de Microsoft que certains voulaient nous faire acheter dans les espaces publics les lycées et les collèges !
Aujourd’hui avec le développement du logiciel libre, d’open street map, des cartes libres et des données ouvertes, des archives ouvertes des licences [creative commons->http://fr.creativecommons.org/], des co-productions pédagogiques tel Sesamath nous sommes à un carrefour des société numériques.
Il y a d’un côté les privatifs du monde marchand tels ces éditeurs de revues scientifiques qui revendent à des prix exhorbitants les publications financées par la recherche publique et on comprend bien leur intérêt.
Et il y a aussi tous ces acteurs des services publics qui sont restés dans l’économie d’avant le numérique et essaient de vendre les données de l’INSEE, de l’IGN ou l’accès aux oeuvres des musées du domaine public.
Si les premiers sont comme les éditeurs des logiciels privatifs les défenseurs d’un monopole qui nous coute cher les seconds, acteurs d’un service public ,doivent être convaincus qu’une autre économie distributive et de la création est possible.
Libérer les données permet l’ouverture de nouveaux services qui créent de la valeur, favorise l’emploi et nous enrichit de l’accès aux informations et aux services.
Apprendre à collaborer et à élargir les droits d’usage
Apprendre à réutiliser des contenus pédagogiques c’est apprendre à collaborer. Cela facilite la transmission de cet apprendre à apprendre qui est si important pour vivre dans notre société et qui manque tant dans nos programmes scolaires.
Cette économie de la coopération, de la mutualisation, du partage c’est aussi la transition nécessaire dans un monde des ressources finies ou en Europe et dans les pays développés nous produisons plus de 4 fois ce que peut supporter notre planète
Mais apprendre à élargir les droits d’usages n’est pas facile.
C’est pour y aider un peu que nous ouvrons un portail de ressources sur les droits d’usage élargis qui peut faciliter la diffusion de ces pratiques.
Cette initiative s’inscrit dans la préparation de la seconde semaine “Brest en Biens communs” d’octobre 2011 qui associe les dizaines d’acteurs du pays de Brest qui s’impliquent.
A la mode du portail TIC et DD initié en fin d’années ce portail sur Creative commons et les droits d’usages élargis a pour but de référencer des ressources : support pédagogiques, articles, études, conférences, diaporama qui facilite la compréhension de cette question des droits élargis et accompagne celles et ceux qui souhaitent avancer dans ce sens.
Chacun-e qui a produit ou utilise une ressource sur ce sujet des droits d’usages élargit put proposer une fiche qui enrichira le portail que nous avons ouvert.
C’est un peu un brouillon que nous ferons évoluer au fur et à mesure de l’agrégation de nouvelles références et de ces usages à construire.
Michel Briand
Ressources sur CC et droits d’usages élargis : http://intercoop.info/index.php/Portail:Creative_Commons
Ressources sur TIC et DD :http://intercoop.info/index.php/Portail:TIC_et_DD