« Du public au commun », Séminaire 2010-2011 à Paris

Ce séminaire est organisé par le  Collège International de Philosophie, Université de Paris 1 – Maison des Sciences Economiques, coordonné par Serge Cosseron, Pierre Dardot, Patrick Dieuaide, Nicolas Guilhot, Giorgio Grizotti, Christian Laval, Jason Francis Mc Gimsey, Jean-Marie Monnier, Antonio Negri, Elicio Pantaleo, Bernard Paulré, Franck Poupeau,Judith Revel, Carlo Vercellone. La prochaine séance « Passer du public au commun » avec Antonio Negri et Pierre Dardot se déroulera le mercredi 3 novembre, 19 h à la Maison des Sciences Economiques, 106, bd. de l’Hôpital, salle 114.

Présentation du séminaire : Contribuer à frayer de nouvelles voies à la pensée sociale et politique, telle est l’ambition du séminaire « Du public au commun »
Le défi n’est pas mince. La logique néolibérale de privatisation et de concurrence s’est épanouie sur les ruines du « socialisme » et du « communisme » dans leurs expressions historiques étatiques. Qu’il ait été dicté par la résignation ou par le calcul, le consentement à cette logique a conduit à la destruction de toute opposition consistante.  Lui opposer les morceaux dépareillés des « systèmes » idéologiques et théoriques anciens relèverait d’une impasse historique. En particulier, il serait stérile de s’enfermer dans une posture de « défense des services publics » qui condamnerait à camper sur une position purement défensive. La crise actuelle du système capitaliste nous impose d’ouvrir une alternative qui soit à la hauteur de ses enjeux et qui permette à la gauche de reprendre l’offensive sur le terrain des idées.
Nous sommes convoqués à penser autrement l’avenir, à penser avec de nouveaux concepts. Le « commun » n’est pas un spectre, il est une idée neuve. Le terme n’est pas un slogan simplificateur et commode, il désigne bien plutôt un espace de problèmes, il n’est pas une réponse, mais un champ de questionnement. Il veut dire tout à la fois un refus et une intention.
Un refus : nous ne sommes pas condamnés à l’alternative du Marché et de l’État, du privé et du public, pour penser l’organisation des sociétés. Cette opposition qui structure la « pensée dominante » est celle des alternances politiques et des luttes pour le pouvoir, non celle des processus réels de création et de production, des pratiques de lutte, des objectifs de transformation que le mouvement social est en mesure de se donner aujourd’hui. Elle s’épuise d’avoir trop souvent servi à justifier la défense des prérogatives de l’administration bureaucratique. Elle est de plus artificielle : l’Etat lui-même est en train de se transformer en entreprise selon les canons de la gouvernance du corporate state. Elle est enfin largement réductrice au regard de l’histoire entière du mouvement ouvrier : de l’association à l’autogestion en passant par les conseils ouvriers, ce mouvement a bien souvent porté le refus de l’opposition du Marché et de l’État.
Une intention : la magie des mots ne sera d’aucun recours. Construire le concept de « commun » suppose pour nous de se déprendre d’une conception métaphysique pour le concevoir comme une production, de revenir à l’histoire des « commons » et de clarifier les discussions théoriques auxquelles ils ont donné lieu,  d’examiner rigoureusement les pratiques réelles de co-production et de coopération dans de multiples champs, de considérer avec soin les implications et traductions sociales, politiques et juridiques du « commun » en termes de droits collectifs, de penser ce que peuvent être les normes et les modes de subjectivation qui relèveraient de ce « commun », de comprendre ce que pourrait être le passage du public au commun à partir de la production de nouvelles normes, et donc d’affronter la question de l’institution du commun.

Programme des séances :

3 novembre – « Passer du public au commun » avec Pierre Dardot et Antonio Negri

15 décembre – « Le commun comme processus de subjectiavation » avec Judith Revel

19 janvier – « Association et communauté » avec Christian Laval et Pierre Dardot

9 février – Discussion collective

9 mars – « Droit du commun » détails à venir

6 avril – « Une économie politique du commun » détails à venir

11 mai – « Réseau et commun » détails à venir

8 juin – Discussion collective

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