Manifeste sur l’avenir des systèmes de connaissance

manifeste sur l'avenir des systèmes de connaissanceJeudi 12 novembre 2009, la Commission Internationale sur l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture et France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand ont organisé une conférence pour le LANCEMENT DU MANIFESTE SUR L’AVENIR DES SYSTEMES DE CONNAISSANCE, sous titré ” Souveraineté de la connaissance pour une planète en bonne santé” à l’UNESCO.

Le manifeste : De l’urgence de repenser les paradigmes de la connaissance

L’humanité est aujourd’hui confrontée à de multiples crises : implosion financière et effondrement de l’économie, chaos climatique, crises énergétique et alimentaire.
Comment en est-on arrivé à ce point? Quelles solutions envisager pour retrouver un équilibre avec notre planète ?

À l’origine de ces multiples crises, le Manifeste pointe un modèle de connaissance réductionniste. Ce modèle est fondé sur des visions fragmentées du monde, qui assimilent processus et systèmes vivants à des machines librement modifiables et manipulables, dans le but de créer de la richesse. En ignorant les complexités et les interdépendances du vivant, cette approche a provoqué un écart croissant entre les citoyens du monde et les experts, entre la nature et la connaissance scientifique limitée, entre l’économie réelle et l’économie financière.

Le Manifeste démontre comment ce modèle de connaissance a engendré l’instabilité et l’insécurité qui dominent dans le monde d’aujourd’hui. Agir comme si le monde était une machine conduit à un monde dans lequel les processus et les systèmes vivants sont détruits. Il est donc devenu impératif de promouvoir de nouvelles façons de penser, de nouveaux paradigmes du savoir et des connaissances afin de trouver des solutions réelles et durables pour notre planète. Dans ce contexte, le Manifeste propose un renouveau des modèles de connaissances basé sur des visions du monde plus holistiques (« tout est interconnecté ») et moins anthropocentriques (« l’homme est une partie et non le maître de la biosphère »), prenant en compte une réalité planétaire devenue incontestable: de mauvais choix risquent de nous mener à une destruction irréversible.

L’introduction des brevets et autres droits de propriété intellectuelle ont ouvert la voie à
la privatisation de la connaissance scientifique et la commercialisation de la connaissance. Cette marchandisation du savoir crée un terreau fertile pour l’appropriation et l’exploitation des savoirs traditionnels par des multinationales, un phénomène qui aggrave encore plus les inégalités de richesses.

Aujourd’hui, la biopiraterie est une conséquence directe de l’appropriation illégitime des savoirs traditionnels des communautés autochtones par des intérêts privés. La connaissance perd ainsi son caractère de bien commun au profit d’intérêts commerciaux, et devient une simple marchandise.

Le Manifeste soutient que l’alliance de la connaissance et du pouvoir est devenue une menace pour la liberté de l’homme et la sécurité de l’humanité. Il est temps de défendre la valeur intrinsèque de la connaissance en tant que bien commun de l’humanité auquel on doit garantir un accès libre et égal pour tous. Une synthèse holistique entre les connaissances traditionnelles et une science moderne écologique est indispensable au retour à une planète en bonne santé. Le monde doit être repensé autour des interdépendances existant entre les parties du système global, sur la base du respect de la pluralité et de l’égale dignité de toutes les formes de connaissance.

Le Manifeste appelle à une démocratisation des connaissances à tous les niveaux. Elle ne peut être garantie que par une participation égale et démocratique de tous les citoyens à la construction de ces connaissances, et par une réhabilitation des savoirs traditionnels des communautés autochtones et des femmes, qui ont guidé l’évolution de l’humanité depuis des siècles.

Le Manifeste lance un appel global au respect de la souveraineté des connaissances traditionnelles en tant que droit fondamental des peuples à créer, utiliser, faire évoluer et partager leurs savoirs.


Pour en savoir plus, contacts presse

Pauline Lavaud – 01 53 25 10 43 pauline.lavaud@france-librertes.fr
Rita Cristofari – 01 53 25 10 55 Rita.cristofari@france-libertes.fr
Caroline Lockhart – (+39) 335 710 7624 carolinelockart@yahoo.com

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