“Tous les paniers ne sont pas solidaires” – APEAS

Gaétan Vallée, coordonnateur d’Alliance Provence

Des paniers de légumes à toutes les sauces.

Les distributions de paniers de légumes se multiplient, dans les trains, dans les magasins, dans les entreprises…

Effectivement ce sont des initiatives individuelles de la part d’associations ou d’entreprises, chacun y mettant ses spécificités. Parfois c’est un service supplémentaire pour les clients que l’entreprise choisit de prendre en charge. Par exemple la SNCF a mis en place des livraison de paniers en gare de Gardanne pour renforcer son image environnementale.

Est-ce une bonne nouvelle ?

Oui et non. Ce sont des créations d’activités parmi d’autres et c’est intéressant que les entreprises s’intéressent à l’agriculture paysanne. Mais contrairement aux Amap, il y a un intermédiaire, qui se prend évidemment sa marge.

La multiplication des systèmes de paniers amène de nombreux consommateurs à penser que tous se valent, qu’amap, paniers bio, paniers paysans… c’est la même chose, or l’engagement envers le paysan n’est pas le même. Ces systèmes ne donnent aucune garantie sur les conditions de travail de l’agriculteur, qui peut subir des pressions sur ses prix comme dans les circuits classiques avec les marchés de gros. La notion de circuit court indique un faible nombre ou l’absence d’intermédiaires. La vente directe indique l’absence d’intermédiaires.

Ne faut-il y voir que des démarches opportunistes qui maintiennent les gens dans le consumérisme ambiant ?

Ces systèmes peuvent être très opportunistes, ils permettent rarement un engagement solidaire entre consommateurs et paysans. Si la proximité géographique est souvent réelle, la garantie de revenus pour le producteur est floue. Il n’y a aussi pas ou peu de relations directes entre les consommateurs et les producteurs donc peu ou pas de transparence sur la production, à la limite une photo sur un site internet (le symbole d’une logique marketing…). L’absence de contrat d’engagement dans la durée, remplacé par de simples commandes hebdomadaires ne permet pas non plus de solidarité dans les aléas de la production, ni de garanti de distribution non plus. En général ce ne sont pas des systèmes solidaires, ce n’est pas de l’économie solidaire. À l’inverse il existe des Amap dans certaines entreprises, avec un vrai système de solidarité.

En résumé quels sont les critères à retenir pour des paniers de légumes solidaires ?

Je dirais :

- relation directe entre le producteur et le consommateur, qui permet la – transparence et l’absence d’intermédiaires

- le pré-paiement des paniers, qui permet de partager les aléas de la production entre consommateur et producteur,

- la proximité géographique, sociale, humaine.

Propos recueillis par Cédric Lefebvre

via “Tous les paniers ne sont pas solidaires” – APEAS.

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