Le bien commun à l’ordre du jour planétaire 1 | Sciences et démocratie Québec

October 4th, 2011

Quelque chose est-il en train de bouger dans les discussions sur l’environnement et les changements climatiques ? Posée autrement la question pourrait être : est-il encore possible de remettre en question le nouvel ordre mondial de l’environnement mis en place à Kyoto et confirmé à Cancun par les pays industrialisés qui voudraient institutionnaliser une fois pour toutes leur vision et modèle de « capitalisme vert »? C’est l’enjeu de la série de conférences sur les changements climatiques inscrites dans un calendrier serré qui culminera à la conférence de Rio+20 en 2012 au Brésil, après celle de Bangkok qui vient de s’achever, et celle de Durban en novembre de cette année.

La deuxième journée internationale de la Mère Terre sera célébrée le 22 avril. C’est la date qu’a choisie la Bolivie pour faire discuter par l’ONU sa proposition de faire reconnaître des droits à la Terre comme ceux qu’on accorde aux humains. Depuis les réunions de Cancun et de Cochabamba, ce petit pays d’Amérique latine a fait du chemin dans son offensive pour mettre à l’ordre du jour les droits de Pachamama comme l’appellent les autochtones d’Amérique latine. Cette offensive diplomatique est déployée tout azimut autant dans les instances internationales qu’en faisant appel à la « diplomatie des peuples » dans les différentes rencontres de la société civile et des mouvements sociaux mondiaux. C’est ce que nous disait Pablo Solon, ambassadeur de Bolivie à l’ONU dans une entrevue au Forum Social Mondial de Dakar et c’est ce qu’il a réaffirmé à la rencontre Cochabamba +1 organisée à Montréal du 15 au 17 avril par Alternatives.

Au niveau intergouvernemental, les résultats de Bangkok sont encourageants puisque pour la première fois, les propositions boliviennes d’arriver à un accord multilatéral dans la transparence ont reçu l’appui du groupe des 77 qui compte 131 pays en développement et la Chine. Les pays latinoaméricains de l’Alba ont, eux, appuyé plus explicitement la proposition bolivienne des droits de la mère Terre. C’est d’ailleurs dans ces deux des pays les plus densément peuplés d’autochtones, l’Équateur et la Bolivie, que les gouvernements ont fait inscrire inscrire dans la constitution la notion de « buen vivir » (bien vivre) qui est proche du concept de bien commun.

Du côté des mouvements sociaux et de la société civile, l’idée de considérer les ressources naturelles et la planète Terre elle-même comme des biens communs s’impose de plus en plus comme la manière la plus adéquate de poser le problème, l’ouvrir au débat public et empêcher que Rio+20 soit court-circuité par les pays industrialisés et leurs solution du tout technologique. C’est la démarche de la canadienne Maude Barlow dans sa croisade pour l’accès à l’eau et sa participation au livre Les Droits de la Terre qui sera lancé New York pendant le débat de l’ONU la semaine prochaine. C’est aussi ce que reconnaît Pat Mooney cet autre militant canadien pionnier des luttes sur l’environnement et et maintenant directeur du groupe ETC.

Dans une entrevue accordée également à Dakar Pat Mooney abonde dans le sens de Pablo Solon, avec qui il collabore étroitement, et reconnaît lui aussi que l’approche par le bien commun est appropriée pour se préparer aux batailles qui s’annoncent à Rio+20. Pour lui, la grande menace qui devra être contrée à Rio est la mise en place par les pays industrialisés d’un nouveau système de gouvernance et de règles qui consacreront la mainmise des monopoles sur les ressources naturelles et les technologies par la propriété intellectuelle, et l’imposition de l’idée que les solutions technologiques (des nanotechnologies à la géo-ingénierie en passant par la biologie de synthèse) sont les seules valables pour résoudre les problèmes de changements climatiques et de l’environnement.

(à suivre)

Alain Ambrosi

 

Liens vers les vidéos :

Pablo Solon: Los retos de la sociedad civil de cara a Rio+20

Pat Mooney: The major battlegrounds shaping up for Rio+20

Sur le même sujet des biens communs on peut aussi consulter :

Isabella Lövin – Pillaging the Sea: another tragedy of the Commons

et également

IBA MAR FAYE: l’accaparement des terres en Afrique

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via Le bien commun à l’ordre du jour planétaire 1 | Sciences et démocratie Québec.

Brest en biens communs : le 8 octobre, données ouvertes et biens communs

September 17th, 2011

Dans le cadre de Brest en biens communs le 8 octobre,  2 temps fort au Fourneau :

Pour la deuxième édition “Brest en biens communs”, la Ville de Brest et ses partenaires vous proposent plus de trente initiatives du 3 au 15 octobre. Ateliers, débats, présentations sont là pour informer, discuter de ce mouvement qui des chercheurs aux enseignants, des personnes aux associations et collectivités publiques posent la question de biens numériques accessibles à tous et concerne chacun-e d’entre nous.

 

Le samedi 8 octobre, nous vous donnons rendez vous à toutes et tous au Fourneau pour le temps fort de cette manifestation.

14h00-15h30 : Table ronde “Biens communs” Quels enjeux, quelles difficultés à élargir les biens culturels mis en commun ?

Intervenants :

  • Hervé Le Crosnier, Maître de conférence à l’Université de Caen et co-auteur du livre « Libres savoirs »
  • Lionel Maurel, conservateur des bibliothèques à la BNF, et auteur du blog S.I.Lex
  • Des membres de l’association Wikimédia France
  • Nicolas Galaud, Directeur des bibliothèques de Brest

15h30-17h00 : Ateliers – Stands – Animations

  • Plateforme Libr@net (Maison du Libre) ;
  • Plateforme Médi@spip (Infini) ;
  • Modélisation 3D, service SIG BMO ;
  • Les Taxinomes, inventaire multimédia géolocalisé de la biodiversité (Les Petits Débrouillards de Bretagne) ;
  • Valorisation du fonds Maurice Marchands (Dispositif Passeurs d’Images)
  • OSM-Bzh, la communauté d’OpenStreetMap présente les avancées sur la carte du Pays de Brest
  • Réunion de travail, préparation de la collecte de contenus lors de Tonnerres de Brest 2012.

17h00-18h30 : Table ronde “Données ouvertes” : Les services publics à l’heure des données ouvertes. Une discussion sur les enjeux, projets possibles avec les porteurs d’initiatives aux Pays de Brest

Intervenants :

  • Arnaud Willaime, Adjoint au Directeur de l’Organisation, Brest métropole océane
  • François Vigouroux, responsable SIG, Brest métropole océane
  • Louis-Julien de la Bouëre, animateur multimédia à Plouarzel et Marie-Catherine Mouchot, Adjointe au Maire de Plourzel

via Brest en biens communs le 8 octobre, données ouvertes et biens communs 2 temps fort au Fourneau – @ Brest.

Manifeste des Digital Humanities | ThatCamp Paris 2010

September 17th, 2011

En mai dernier, ThatCamp se réunissait à Paris. Cette rencontre à été l’occasion de produire le Manifeste des digital humanities.Dans cette déclaration, ce groupe s’engage à faire engageons des digital humanities une compétence collective qui a vocation à devenir un bien commun. Ce manifeste est traduit dans une dizaine de langues et peut être signé en ligne.

Télécharger le fichier PDF de la version française
Télécharger le fichier PDF de la version anglaise

Via : http://tcp.hypotheses.org/category/manifeste/page/2

Aurore raconte comment elle a découvert et partagé le logiciel libre – Le libre près de chez vous

September 17th, 2011

Par liot le samedi 17 septembre 2011, 11:06

Aurore Rousseaux, étudiante en économie sociale et solidaire, a consacré son mémoire à l’intérêt du logiciel libre dans son domaine d’étude. Une réflexion nourrie par l’action puisqu’elle a partagé sa découverte avec ses camarades de promotion mais également dans le cadre de son stage.

Écoutez son entretien : aurore_rousseaux.ogg

via Aurore raconte comment elle a découvert et partagé le logiciel libre – Le libre près de chez vous.

Le projet Gutenberg est orphelin : décès de Michael Hart

September 11th, 2011

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsArticle d’Hervé Le Crosnier, diffusé sous licence Creative commons
Caen, le 10 septembre 2011

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projetGutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsMichael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsMichael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commons Poursuivre la lecture / Continue reading »

The long road to open aid data!

July 11th, 2011

The following guest post is by Claudia Schwegmann from OpenAid, a member of the OKF’s Working Group on Open Knowledge in Development.

The road to open data in development cooperation has been a long one! 10 years ago, transparency, let alone open data, in development cooperation wasn’t an issue. In 2001 the Millennium Development Goals to reduce global poverty had just been formulated and there was considerable optimism that more of the same in development cooperation (more commitment, more money and more expertise) would help us to make tangible progress in health, education and other social sectors around the world.

Since then this optimism has faded. More of the same will not do and some serious changes in the aid system are needed. The need for accountability in development cooperation came into focus. At the High Level Forum on Aid Effectiveness in Paris in 2005 mutual accountability was highlighted as one of five prerequisites to effective aid. In 2006 key international non-government organisations launched the Accountability Charter for NGOs.

How can organisations and decision makers be accountable without being transparent about their activities and decisions? Accountability was very soon linked to the need for more transparency. Not surprisingly in 2008 donors, government representatives of aid recipient countries and civil society representatives declared at the High Level Forum on Aid Effectiveness in Accra “We will make aid more transparent” and the International Aid Transparency Initiative (IATI) was launched. Around the same time German NGOs got together and developed a transparency standard, which comprises a list of information items to be published either online or upon request by surface mail.

Only in 2010 did the notion of open data appear in development cooperation. In March 2010 the World Bank launched its open data initiative. Other big players like the Food and Agricultural Organisation, the Multi Donor Trust Fund and the British Department for International Development followed and at the beginning of 2011 the International Aid Transparency (IATI) agreed an international information standard largely in accordance with the open data definition of the OKF.

The good news is that a few powerful pioneers have adopted the concept open data in development cooperation. The bad news is that most donor staff, development workers, politicians and journalists working on development, even researchers have never heard of open data. And should you start to talk about databases, standardised formats, machine-readable data, APIs and data mash-ups you are very likely to instil fear and terror.

That is a shame. And it is time to reach out to people who are strongly committed to improving development cooperation and to reduce global poverty, but who do not see the potential of open data for their work. The Open Knowledge Foundation Germany, OpenAid e.V., the Heinrich Böll Foundation and Transparency International Germany are planning a large open aid data event in Berlin on the 28th and 29th of September to do just that. Other open aid data events are planned in Prague on the 4th of October, in Paris and in Stockholm.

At the Open Aid Data Event in Berlin the main day will be the conference on the 29th of September. Jörg Faust from the German Development Institute, Ronald Siebes from the Dutch Ministry of Foreign Affairs and a representative of the Worldbank will make the case for open data for better aid. AKVO, Development Gateway, Transparency International and other organisations will present examples of successful open data projects to explain the concept and the added value of open data. The specific examples will also allow to discuss concerns and challenges to open data.

The conference will be preceded by a more practical open aid data event on the 28th of September. The British NGO aidinfo, which is part of the IATI secretariat and one of the main driver of aid transparency internationally, will hold a data analysis workshop for NGO policy staff. Parallel to this will be a hackday with IATI data organised by the Open Knowledge Foundation Germany. Registration for the event is now open here.

Rencontre avec les auteurs du numéro spécial de Multitudes 45

June 22nd, 2011

À l’occasion de l’exposition “My Winnipeg” et de la sortie du numéro spécial “Du commun au comme-un, nouvelles politiques de l’agir à plusieurs”, la revue Multitudes vous invite à une rencontre à la Maison Rouge, jeudi 30 juin 2011 à partir de 19h00.

Le dossier sera présenté par ses trois coordinateurs, Caroline Soyez-Petithomme, Dominique Quessada et Yves Citton.

Couverture Multitudes N° spécial 45

Couverture Multitudes N° spécial 45

Que veut dire « être-ensemble » et « agir-à-plusieurs » dans le monde où nous vivons ? Quels sont les concepts, les modèles imaginaires qui peuvent nous aider à penser cette pluralité active ? Quelles formes d’associations promeuvent ou neutralisent quelles dynamiques ? Quels différents types de « commun » distinguer pour voir un peu plus clair dans les nouveaux problèmes qui se posent ?

Caroline Soyez-Petithomme, qui a coordonné la dimension visuelle du dossier abordera ces questions du point de vue des collectifs artistiques qui se sont distingués au cours des dernières décennies.
Dominique Quessada et Yves Citton, qui ont rassemblé les contributions textuelles venant d’auteurs comme Bruno Latour, Peter Sloterdijk ou Patrick Chamoiseau, feront le point sur les principaux enseignements à tirer de ce dossier, et rebondiront sur les nouvelles questions qu’il
ne fait qu’esquisser. Ils essaieront de préciser ce que l’on gagne à parler de comme-un plutôt que de « commun ».

Ces brèves présentations auront surtout pour visée de lancer une discussion avec le public, avec boissons et un peu à manger !

——————————–

La Maison Rouge
10, boulevard de la Bastille 75012
Paris
Métro Quai de la Rapée ou Bastille
RER Gare de Lyon

Biens communs de l’Humanité menacés en Amérique Latine ? – une vidéo Pantuana TV

June 19th, 2011

Incidences entre l’Europe et les Amériques Latines, un reportage de 33 minutes dans le cadre de la première Journée Nationale de l’Amérique Latine et des CaraÏbes, une initiative du CRID, de France Amérique Latine et de ses partenaires : Fondation France Libertés, Max Havelaar, Terre des Hommes, Secours Populaire. Et avec la participation du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Communiste Français.

Intervenants par ordre d’apparition :

  • Guillaume Renaud, chargé des questions internationales du Mouvement des Jeunes Socialistes
  • Rodrigue Olavarria, Fondation France Libertés, Danielle Mitterrand
  • Lisa Gauvrit, Max Havelaar France
  • Jean-Luc Pelletier, Frère des Hommes
  • Joseph Laure, Secours Populaire
  • Xavier Compain, Responsable agriculture au Parti Communiste Français


Biens communs de l'Humanité menacés en Amérique… par pantuana

Pantuana TV – Juin 2011 (Creative Commons)

Pour plus d’infos: http://lionel.mesnard.free.fr

Vient de paraître : La propriété intellectuelle contre la biodiversité? Géopolitique de la diversité biologique

June 10th, 2011

Ouvrage collectif. Présentation ur le site du CETIM

Les pays du Sud recensent 80% des ressources naturelles mondiales, attisant la convoitise des sociétés transnationales. Celles-ci sont  prêtes à tout pour se les approprier à coup de brevets et autres  titres de propriété intellectuelle. Pour tenter de pallier cette biopiraterie, la Convention sur la diversité biologique propose un « partage des bénéfices » entre ces firmes, les peuples autochtones et les pays du Sud. Presque 20 ans après l’entrée en vigueur de cette Convention, ce partage est-il réellement « équitable » et « bénéfique » pour les peuples ? Garantit-il la poursuite de l’innovation collective ? La valorisation marchande de la nature permet-elle de protéger la biodiversité ?

Dans les pays du Nord, les réglementations sur les semences ont eu pour effet de réduire la biodiversité agricole et la liberté des
paysans. Cette situation vécue au Nord augurerait-elle de ce qui se passera dans le monde entier ces prochaines décennies ? L’industrie
semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Et qu’en est-il du maintien de la biodiversité
animale agricole ?

Ce livre montre en quoi le fait d’imposer des droits de propriété intellectuelle sur la biodiversité conduit à des conséquences
dramatiques pour l’humanité et pose les questions suivantes : Y a-t-il des modèles alternatifs et participatifs de partage des
ressources et des savoirs s’exerçant en dehors du marché et pouvant protéger efficacement la biodiversité, comme des modèles de type
« open source » ?

Quelques idées pour aider à repenser la logique de privatisation et de marchandisation de la nature et préserver les droits des paysans…

Ont contribué: Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalves * Shane Greene *  Guy Kastler Jack Kloppenburg et Eric Deibel * Birgit Müller * Silvia
Ribeiro Antoine de Ruffray * Chikako Takeshita * Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff * Saskia Vermeylen

*Table des matières *
Introduction. Julie Duchatel

PARTIE 1. Le système international de collecte des ressources biologiques
De Christophe Colomb à la Convention sur la diversité biologique : 500 années de biopiraterie. Jack Kloppenburg

PARTIE 2. Nouveaux discours, nouvelles pratiques ?
Le système à l’heure du partage des bénéfices et de la CDB
Les pièges du « partage des bénéfices ». Silvia Ribeiro
Nouveaux discours sur le partage des bénéfices et résistances des peuples indigènes. Chikako Takeshita

Pérou. Politiques de la biodiversité et savoirs indigènes : un regard, dix ans après. Shane Greene
Afrique du Sud. L’accord de partage des bénéfices sur le hoodia. Saskia Vermeylen
Inde. L’accord TBGRI – Kani au Kerala. Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff
Bolivie. Biodiversité et savoirs des peuples indigènes : enjeux du débat. Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalvez

PARTIE 3. La biodiversité agricole serait-elle devenue illégale au Nord ?
L’industrie semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Guy Kastler
La biodiversité animale agricole. Antoine de Ruffray

PARTIE 4. Alternatives pour le partage des savoirs et des ressources
Détenir les codes de la nature : droits de propriété intellectuelle ou bien commun. Birgit Müller
La biologie « open source » et le rétablissement de la souveraineté sur les semences. Jack Kloppenburg et Eric Deibel

La propriété intellectuelle contre la biodiversité ?
Géopolitique de la diversité biologique

Ouvrage collectif
PubliCetim No 35, CETIM, Genève, mars 2011. 224 p.
ISBN : 978-2-88053-073-0.

8 €  12 FS
http://www.cetim.ch/fr/publications_details.php?pid=174

BULLETIN DE COMMANDE

Commandes unitaires (trois adresses à choix : Suisse, France et Canada)
Je commande ___ exemplaire(s) de La propriété intellectuelle contre la biodiversité ?
NOM et prénom :
…..…………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Adresse postale complète :
…………………………..……………………………………………….…………………………………………………………………….
Courriel ou téléphone :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………
Etes-vous membre du CETIM (-20% si commande au CETIM) ? OUI – NON

Commandes  en  Suisse :
A retourner au Centre Europe – Tiers Monde (CETIM),
6 rue Amat, CH-1202 GENÈVE
Tél. : +41 (0)22 731 59 63. Fax : +41 (0)22 731 91 52
Courriel : cetim@bluewin.ch Site web : www.cetim.ch

Commandes de France, Belgique et Luxembourg :
Collectif des éditeurs indépendants (CEI)
37 rue de Moscou, FR-75008 PARIS
Tél. : +33 (1) 45 41 14 38. Fax : +33 (1) 45 41 16 74
Courriel : collectif.ei@gmail.com
Site web : www.collectif-des-editeurs-independants.fr

Commandes au Canada :
La Canopée,  diffusion/distribution, 109 chemin du Sphynx, JOJ 1TO
SAINT ARMAND QUEBEC, CANADA
Tél. : 001 450 248 9084. Fax : 001 450 248 0681
Courriel : lacanopee@primus.ca

Commandes en nombre
20 ex. et plus : rabais de 35%. 50 ex. et plus : rabais de 50%. Port en sus.
A retourner à l’adresse du CETIM.

CETIM – Centre Europe-Tiers Monde
6, rue Amat
1202 Genève
Suisse
Tél.: +41 22 731 59 63
Fax: +41 22 731 91 52
www.cetim.ch

Libres Savoirs, Les biens communs de la connaissance

June 6th, 2011

Un ouvrage collectifs (30 auteurs originaires de 4 continents coordonnés par VECAM) pour décrypter les enjeux du partage de la connaissance et l’information pour le XXIième siècle.

La bataille des communs, de l’accaparement par le secteur marchand de l’espace, du travail, de la santé, ou de l’éducation, pour ne citer que ces quelques exemples, fait rage à coup de brevets, de privatisation des services publics, de marchandisation du vivant… L’État accompagne ce mouvement de ses LSQ, Hadopi et autres LOPSI.

Pourtant les biens communs, cette “utopie pragmatique” au coeur des pratiques de la plupart des initiatives de l’ESS ouvrent des voies nouvelles pour aborder les défis du XXIe siècle”. Les biens communs ne sont pas un étendard qu’il suffit de déployer pour changer la face du monde. C’est un chemin semé d’embuches qui nous oblige à regarder la réalité des effets de la mise en commun et du mode de gouvernance qu’adopte une communauté dans le but de se partager une ressource souvent vitale.

Aujourd’hui, le savoir, l’information sont devenus des denrées vitales pour nous permettre de vivre ensemble à l’échelle locale et mondiale, de partager de manière durable et équitable les ressources de la planète et transformer la société dans le sens de l’émancipation de chacun. Les dimensions immatérielles et non-rivales de l’information et de la connaissance ont ré-ouvert un large champs de possibles aux biens communs, exploré par les économistes, telle Elinor Ostrom, prix Nobel 2009, [[Rappelons qu'elle sera en France à la fin du mois de juin 2011 pour une rencontre avec l'Économie sociale et solidaire.]] et les militants. Il s’agit de saisir cette opportunité et d’élaborer des modes de partage à l’échelle de la planète pour prendre soin des biens communs que sont Internet, le climat, ou encore la connaissance.

C’est fort de cette conviction que les 30 auteurs réunis par l’association VECAM, partagent leurs expériences, leurs analyses et leur réflexions sur les biens communs de la connaissance dans {Libres Savoirs}.

Retrouver cet ouvrage en librairie ou sur le site de C&F

Prix du livre : 29 €
352 pages format 14 × 21 cm
ISBN 978-2-915825-06-0
EAN 9782915825060

Prix du ePub : 9€
ISBN 978-2-915825-20-6
EAN 9782915825206

Spécimen (inclus : le sommaire, 2 articles d’introduction et un bon de commande) : Spécimen Libres savoirs