Archive for the ‘Français’ Category

Brest en biens communs : le 8 octobre, données ouvertes et biens communs

September 17th, 2011

Dans le cadre de Brest en biens communs le 8 octobre,  2 temps fort au Fourneau :

Pour la deuxième édition “Brest en biens communs”, la Ville de Brest et ses partenaires vous proposent plus de trente initiatives du 3 au 15 octobre. Ateliers, débats, présentations sont là pour informer, discuter de ce mouvement qui des chercheurs aux enseignants, des personnes aux associations et collectivités publiques posent la question de biens numériques accessibles à tous et concerne chacun-e d’entre nous.

 

Le samedi 8 octobre, nous vous donnons rendez vous à toutes et tous au Fourneau pour le temps fort de cette manifestation.

14h00-15h30 : Table ronde “Biens communs” Quels enjeux, quelles difficultés à élargir les biens culturels mis en commun ?

Intervenants :

  • Hervé Le Crosnier, Maître de conférence à l’Université de Caen et co-auteur du livre « Libres savoirs »
  • Lionel Maurel, conservateur des bibliothèques à la BNF, et auteur du blog S.I.Lex
  • Des membres de l’association Wikimédia France
  • Nicolas Galaud, Directeur des bibliothèques de Brest

15h30-17h00 : Ateliers – Stands – Animations

  • Plateforme Libr@net (Maison du Libre) ;
  • Plateforme Médi@spip (Infini) ;
  • Modélisation 3D, service SIG BMO ;
  • Les Taxinomes, inventaire multimédia géolocalisé de la biodiversité (Les Petits Débrouillards de Bretagne) ;
  • Valorisation du fonds Maurice Marchands (Dispositif Passeurs d’Images)
  • OSM-Bzh, la communauté d’OpenStreetMap présente les avancées sur la carte du Pays de Brest
  • Réunion de travail, préparation de la collecte de contenus lors de Tonnerres de Brest 2012.

17h00-18h30 : Table ronde “Données ouvertes” : Les services publics à l’heure des données ouvertes. Une discussion sur les enjeux, projets possibles avec les porteurs d’initiatives aux Pays de Brest

Intervenants :

  • Arnaud Willaime, Adjoint au Directeur de l’Organisation, Brest métropole océane
  • François Vigouroux, responsable SIG, Brest métropole océane
  • Louis-Julien de la Bouëre, animateur multimédia à Plouarzel et Marie-Catherine Mouchot, Adjointe au Maire de Plourzel

via Brest en biens communs le 8 octobre, données ouvertes et biens communs 2 temps fort au Fourneau – @ Brest.

Manifeste des Digital Humanities | ThatCamp Paris 2010

September 17th, 2011

En mai dernier, ThatCamp se réunissait à Paris. Cette rencontre à été l’occasion de produire le Manifeste des digital humanities.Dans cette déclaration, ce groupe s’engage à faire engageons des digital humanities une compétence collective qui a vocation à devenir un bien commun. Ce manifeste est traduit dans une dizaine de langues et peut être signé en ligne.

Télécharger le fichier PDF de la version française
Télécharger le fichier PDF de la version anglaise

Via : http://tcp.hypotheses.org/category/manifeste/page/2

Aurore raconte comment elle a découvert et partagé le logiciel libre – Le libre près de chez vous

September 17th, 2011

Par liot le samedi 17 septembre 2011, 11:06

Aurore Rousseaux, étudiante en économie sociale et solidaire, a consacré son mémoire à l’intérêt du logiciel libre dans son domaine d’étude. Une réflexion nourrie par l’action puisqu’elle a partagé sa découverte avec ses camarades de promotion mais également dans le cadre de son stage.

Écoutez son entretien : aurore_rousseaux.ogg

via Aurore raconte comment elle a découvert et partagé le logiciel libre – Le libre près de chez vous.

Le projet Gutenberg est orphelin : décès de Michael Hart

September 11th, 2011

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsArticle d’Hervé Le Crosnier, diffusé sous licence Creative commons
Caen, le 10 septembre 2011

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projetGutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsMichael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commonsMichael Hart est décédé le 6 septembre, à l’âge de 64 ans. Il restera dans l’histoire de la culture numérique comme le fondateur du « projet
Gutenberg », un projet coopératif majeur datant des débuts de l’internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.
Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l’ordinateur Xerox de
l’Université d’Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu’il pourrait bien faire d’utile à la société à partir
d’un tel outil, limité, n’utilisant qu’un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d’aujourd’hui. Il
utilisera son temps pour recopier la « Déclaration d’Indépendance » des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les « pères fondateurs » de l’informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d’envoyer le texte à la centaine d’usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n’existait pas il y a quarante ans). Même s’ils ne furent que six à profiter de l’offre, on considère que le premier « livre électronique » du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d’ailleurs le livre numérique le plus cher de l’histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l’évaluant à 1 million de dollars.
Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient
difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,… il n’a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres
disponibles à tous. Pour cela, il s’appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique : la reproduction et la diffusion via
le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l’écrivait encore en juillet dernier, « à part l’air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté ». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l’analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l’établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l’ordinateur.
Longtemps son credo fut celui du « plain vanilla ascii », c’est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques : l’universalité passait dorénavant par le balisage, et l’utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d’écrire dans la plus grande partie des langues du monde.
Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice ; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l’organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l’accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d’un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme : « il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d’autres. C’était tout simplement inimaginable auparavant ».
La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S’il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd’hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,…) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n’est alors qu’un des aspects de l’accès aux livres du projet Gutenberg : ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l’enseignement ou en activités diverses… Le « domaine public » prend alors tout son sens : il ne s’agit pas de simplement garantir « l’accès », mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l’accès « gratuit » : parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu’elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd’hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux… qui souvent offrent une meilleur « réhabilitation » d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de « propriété » sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica… un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d’actualité.
Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de « créateur du premier livre électronique ». C’est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C’est la pleine conscience qu’il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n’a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture.

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commons (more…)

Rencontre avec les auteurs du numéro spécial de Multitudes 45

June 22nd, 2011

À l’occasion de l’exposition “My Winnipeg” et de la sortie du numéro spécial “Du commun au comme-un, nouvelles politiques de l’agir à plusieurs”, la revue Multitudes vous invite à une rencontre à la Maison Rouge, jeudi 30 juin 2011 à partir de 19h00.

Le dossier sera présenté par ses trois coordinateurs, Caroline Soyez-Petithomme, Dominique Quessada et Yves Citton.

Couverture Multitudes N° spécial 45

Couverture Multitudes N° spécial 45

Que veut dire « être-ensemble » et « agir-à-plusieurs » dans le monde où nous vivons ? Quels sont les concepts, les modèles imaginaires qui peuvent nous aider à penser cette pluralité active ? Quelles formes d’associations promeuvent ou neutralisent quelles dynamiques ? Quels différents types de « commun » distinguer pour voir un peu plus clair dans les nouveaux problèmes qui se posent ?

Caroline Soyez-Petithomme, qui a coordonné la dimension visuelle du dossier abordera ces questions du point de vue des collectifs artistiques qui se sont distingués au cours des dernières décennies.
Dominique Quessada et Yves Citton, qui ont rassemblé les contributions textuelles venant d’auteurs comme Bruno Latour, Peter Sloterdijk ou Patrick Chamoiseau, feront le point sur les principaux enseignements à tirer de ce dossier, et rebondiront sur les nouvelles questions qu’il
ne fait qu’esquisser. Ils essaieront de préciser ce que l’on gagne à parler de comme-un plutôt que de « commun ».

Ces brèves présentations auront surtout pour visée de lancer une discussion avec le public, avec boissons et un peu à manger !

——————————–

La Maison Rouge
10, boulevard de la Bastille 75012
Paris
Métro Quai de la Rapée ou Bastille
RER Gare de Lyon

Biens communs de l’Humanité menacés en Amérique Latine ? – une vidéo Pantuana TV

June 19th, 2011

Incidences entre l’Europe et les Amériques Latines, un reportage de 33 minutes dans le cadre de la première Journée Nationale de l’Amérique Latine et des CaraÏbes, une initiative du CRID, de France Amérique Latine et de ses partenaires : Fondation France Libertés, Max Havelaar, Terre des Hommes, Secours Populaire. Et avec la participation du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Communiste Français.

Intervenants par ordre d’apparition :

  • Guillaume Renaud, chargé des questions internationales du Mouvement des Jeunes Socialistes
  • Rodrigue Olavarria, Fondation France Libertés, Danielle Mitterrand
  • Lisa Gauvrit, Max Havelaar France
  • Jean-Luc Pelletier, Frère des Hommes
  • Joseph Laure, Secours Populaire
  • Xavier Compain, Responsable agriculture au Parti Communiste Français


Biens communs de l'Humanité menacés en Amérique… par pantuana

Pantuana TV – Juin 2011 (Creative Commons)

Pour plus d’infos: http://lionel.mesnard.free.fr

Vient de paraître : La propriété intellectuelle contre la biodiversité? Géopolitique de la diversité biologique

June 10th, 2011

Ouvrage collectif. Présentation ur le site du CETIM

Les pays du Sud recensent 80% des ressources naturelles mondiales, attisant la convoitise des sociétés transnationales. Celles-ci sont  prêtes à tout pour se les approprier à coup de brevets et autres  titres de propriété intellectuelle. Pour tenter de pallier cette biopiraterie, la Convention sur la diversité biologique propose un « partage des bénéfices » entre ces firmes, les peuples autochtones et les pays du Sud. Presque 20 ans après l’entrée en vigueur de cette Convention, ce partage est-il réellement « équitable » et « bénéfique » pour les peuples ? Garantit-il la poursuite de l’innovation collective ? La valorisation marchande de la nature permet-elle de protéger la biodiversité ?

Dans les pays du Nord, les réglementations sur les semences ont eu pour effet de réduire la biodiversité agricole et la liberté des
paysans. Cette situation vécue au Nord augurerait-elle de ce qui se passera dans le monde entier ces prochaines décennies ? L’industrie
semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Et qu’en est-il du maintien de la biodiversité
animale agricole ?

Ce livre montre en quoi le fait d’imposer des droits de propriété intellectuelle sur la biodiversité conduit à des conséquences
dramatiques pour l’humanité et pose les questions suivantes : Y a-t-il des modèles alternatifs et participatifs de partage des
ressources et des savoirs s’exerçant en dehors du marché et pouvant protéger efficacement la biodiversité, comme des modèles de type
« open source » ?

Quelques idées pour aider à repenser la logique de privatisation et de marchandisation de la nature et préserver les droits des paysans…

Ont contribué: Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalves * Shane Greene *  Guy Kastler Jack Kloppenburg et Eric Deibel * Birgit Müller * Silvia
Ribeiro Antoine de Ruffray * Chikako Takeshita * Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff * Saskia Vermeylen

*Table des matières *
Introduction. Julie Duchatel

PARTIE 1. Le système international de collecte des ressources biologiques
De Christophe Colomb à la Convention sur la diversité biologique : 500 années de biopiraterie. Jack Kloppenburg

PARTIE 2. Nouveaux discours, nouvelles pratiques ?
Le système à l’heure du partage des bénéfices et de la CDB
Les pièges du « partage des bénéfices ». Silvia Ribeiro
Nouveaux discours sur le partage des bénéfices et résistances des peuples indigènes. Chikako Takeshita

Pérou. Politiques de la biodiversité et savoirs indigènes : un regard, dix ans après. Shane Greene
Afrique du Sud. L’accord de partage des bénéfices sur le hoodia. Saskia Vermeylen
Inde. L’accord TBGRI – Kani au Kerala. Soolapani Usha, Radhakrishnan Sridhar et Karsten Wolff
Bolivie. Biodiversité et savoirs des peuples indigènes : enjeux du débat. Laurent Gaberell et Gonzalo Gosalvez

PARTIE 3. La biodiversité agricole serait-elle devenue illégale au Nord ?
L’industrie semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Guy Kastler
La biodiversité animale agricole. Antoine de Ruffray

PARTIE 4. Alternatives pour le partage des savoirs et des ressources
Détenir les codes de la nature : droits de propriété intellectuelle ou bien commun. Birgit Müller
La biologie « open source » et le rétablissement de la souveraineté sur les semences. Jack Kloppenburg et Eric Deibel

La propriété intellectuelle contre la biodiversité ?
Géopolitique de la diversité biologique

Ouvrage collectif
PubliCetim No 35, CETIM, Genève, mars 2011. 224 p.
ISBN : 978-2-88053-073-0.

8 €  12 FS
http://www.cetim.ch/fr/publications_details.php?pid=174

BULLETIN DE COMMANDE

Commandes unitaires (trois adresses à choix : Suisse, France et Canada)
Je commande ___ exemplaire(s) de La propriété intellectuelle contre la biodiversité ?
NOM et prénom :
…..…………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Adresse postale complète :
…………………………..……………………………………………….…………………………………………………………………….
Courriel ou téléphone :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………
Etes-vous membre du CETIM (-20% si commande au CETIM) ? OUI – NON

Commandes  en  Suisse :
A retourner au Centre Europe – Tiers Monde (CETIM),
6 rue Amat, CH-1202 GENÈVE
Tél. : +41 (0)22 731 59 63. Fax : +41 (0)22 731 91 52
Courriel : cetim@bluewin.ch Site web : www.cetim.ch

Commandes de France, Belgique et Luxembourg :
Collectif des éditeurs indépendants (CEI)
37 rue de Moscou, FR-75008 PARIS
Tél. : +33 (1) 45 41 14 38. Fax : +33 (1) 45 41 16 74
Courriel : collectif.ei@gmail.com
Site web : www.collectif-des-editeurs-independants.fr

Commandes au Canada :
La Canopée,  diffusion/distribution, 109 chemin du Sphynx, JOJ 1TO
SAINT ARMAND QUEBEC, CANADA
Tél. : 001 450 248 9084. Fax : 001 450 248 0681
Courriel : lacanopee@primus.ca

Commandes en nombre
20 ex. et plus : rabais de 35%. 50 ex. et plus : rabais de 50%. Port en sus.
A retourner à l’adresse du CETIM.

CETIM – Centre Europe-Tiers Monde
6, rue Amat
1202 Genève
Suisse
Tél.: +41 22 731 59 63
Fax: +41 22 731 91 52
www.cetim.ch

Libres Savoirs, Les biens communs de la connaissance

June 6th, 2011

Un ouvrage collectifs (30 auteurs originaires de 4 continents coordonnés par VECAM) pour décrypter les enjeux du partage de la connaissance et l’information pour le XXIième siècle.

La bataille des communs, de l’accaparement par le secteur marchand de l’espace, du travail, de la santé, ou de l’éducation, pour ne citer que ces quelques exemples, fait rage à coup de brevets, de privatisation des services publics, de marchandisation du vivant… L’État accompagne ce mouvement de ses LSQ, Hadopi et autres LOPSI.

Pourtant les biens communs, cette “utopie pragmatique” au coeur des pratiques de la plupart des initiatives de l’ESS ouvrent des voies nouvelles pour aborder les défis du XXIe siècle”. Les biens communs ne sont pas un étendard qu’il suffit de déployer pour changer la face du monde. C’est un chemin semé d’embuches qui nous oblige à regarder la réalité des effets de la mise en commun et du mode de gouvernance qu’adopte une communauté dans le but de se partager une ressource souvent vitale.

Aujourd’hui, le savoir, l’information sont devenus des denrées vitales pour nous permettre de vivre ensemble à l’échelle locale et mondiale, de partager de manière durable et équitable les ressources de la planète et transformer la société dans le sens de l’émancipation de chacun. Les dimensions immatérielles et non-rivales de l’information et de la connaissance ont ré-ouvert un large champs de possibles aux biens communs, exploré par les économistes, telle Elinor Ostrom, prix Nobel 2009, [[Rappelons qu'elle sera en France à la fin du mois de juin 2011 pour une rencontre avec l'Économie sociale et solidaire.]] et les militants. Il s’agit de saisir cette opportunité et d’élaborer des modes de partage à l’échelle de la planète pour prendre soin des biens communs que sont Internet, le climat, ou encore la connaissance.

C’est fort de cette conviction que les 30 auteurs réunis par l’association VECAM, partagent leurs expériences, leurs analyses et leur réflexions sur les biens communs de la connaissance dans {Libres Savoirs}.

Retrouver cet ouvrage en librairie ou sur le site de C&F

Prix du livre : 29 €
352 pages format 14 × 21 cm
ISBN 978-2-915825-06-0
EAN 9782915825060

Prix du ePub : 9€
ISBN 978-2-915825-20-6
EAN 9782915825206

Spécimen (inclus : le sommaire, 2 articles d’introduction et un bon de commande) : Spécimen Libres savoirs

Rencontre avec Elinor OSTROM

June 6th, 2011

En juin prochain, Madame Elinor Ostrom (prix Nobel d’Economie 2009) sera en France à l’initiative conjointe d’un ensemble d’institutions françaises (CIRAD, Académie d’agriculture, université et Agropolis Montpellier) et d’institutions internationales (OCDE, UNESCO).

Dans le cadre de ce programme nous vous invitons à assister à la rencontre des acteurs et des chercheurs de l’’Économie Sociale et Solidaire avec

Ellinor OSTROM

prix Nobel d’Économie 2009

JEUDI 23 JUIN 2011 à 14h30

Dans l’amphithéâtre de la MACIF

17/19, place Etienne Pernet

75015 PARIS

L’organisation de cette rencontre a été confiée conjointement au CIRIEC (Centre international de recherche et d’information sur l’économie sociale), au CNAM (Conservatoire National des Arts & Métiers), à la Chaire Economie Sociale de l’ESCEM Tours/Poitiers (en partenariat avec le groupe Audiens et la MAIF) et au RIODD (Réseau International sur les Organisations et le Développement durable),
en partenariat avec diverses institutions et associations scientifiques.


Programme

Débats animés par Alain Lebaube

14 h 30 : Accueil
Alain Arnaud (Président du CIRIEC-France)

14 h 40 : Introduction au débat
Roland Pérez (Past Président RIODD, SFM)
François Silva (CNAM, ESCEM)

15 h : Première table-ronde : synthèse des thèmes P2 (Biens communs, biens immatériels et ESS) et P4 (Systèmes d’information et internet)

Rapporteurs : Benjamin Coriat (Université Paris Nord) et Valérie Peugeot (VECAM)
Grands Témoins :
Jean-Louis Bancel (Président du Crédit Coopératif), Mireille Flam (Présidente du Comité Européen des Entreprises Publiques)
Intervention d’Elinor Ostrom
Débat avec la salle.

15 h 50 – 16 h 10 : pause

16 h 10 : Deuxième table-ronde : synthèse des thèmes P3 ( Collectifs auto-organisés, gouvernance et régulation) et P1 (Les apports de l’Ecole de Bloomington à l’ESS)

Rapporteurs : Jean-Louis Laville (CNAM/LISE, CNRS), Nadine Richez-Battisti (CEFI/LEST Université de la Méditerranée)
Grands Témoins : Roger Belot (Président de la MAIF) ou DG de la MAIF, Patrick Bézier (Directeur Général du Groupe Audiens),
Intervention d’Elinor Ostrom
Débat avec la salle.

17 h : Synthèse et conclusions
Synthèse du colloque : Claude Ménard (Université Paris 1, ISNIE)
Intervention d’Elinor Ostrom
Clôture par Gérard Andreck (Président du CEGES et de la MACIF)

17 h 30 : Réception

Inscription gratuite mais {obligatoire } auprès de info@ciriec-france.org

Les places sont limitées

Plus d’information sur www.ciriec-france-france.org

Une économie non-violente est-elle possible ?

May 2nd, 2011

Entre satisfaction des besoins et avidité,

Une économie non-violente est-elle possible ?

Rencontre

du vendredi 10 au lundi 13 juin 2011

à Saint Antoine-l’Abbaye (Isère)

organisée par Gandhi International en partenariat avec Ekta Europe

Le contexte et les objectifs de la rencontre

Notre modèle occidental de croissance, on le sait, conduit à des impasses tragiques : krachs financiers, crises économiques à répétition, effondrement de l’emploi, augmentation des inégalités, exclusion des plus fragiles, déficit alimentaire.

La pollution, la dégradation des écosystèmes, la baisse de la biodiversité, l’épuisement des ressources montrent à l’évidence que la planète ne peut supporter durablement la prédation qu’elle subit depuis deux siècles, et que nous sommes contraints à imaginer un autre modèle de développement respectueux des hommes et de la nature.

Depuis plusieurs décennies, des penseurs, des entrepreneurs, des militants, et des universitaires ont travaillé à inventer des « Alternatives économiques » et de nouveaux rapports économiques et sociaux dans ce qu’on appelle l’économie alternative et solidaire[1].

Afin de prendre aussi en compte les analyses et les propositions des partisans de la non-violence, et notamment les intuitions de Gandhi, l’association française Gandhi International et le mouvement indien Ekta Parishad ont organisé au début de l’année 2010 à Bhopal (Madya Pradesh, Inde) un colloque international intitulé « Vers une économie non-violente ». 120 personnes provenant de 20 pays ont échangé durant 4 jours leurs analyses et leurs expériences.[2]

Une économie non-violente peut être définie comme une économie dans laquelle les acteurs gèrent leurs relations et résolvent leurs conflits dans le respect de l’autre, dans une dynamique d’équilibre optimal en vue de l’intérêt général : intérêt de tous les acteurs de l’entreprise, bien commun de la société, avenir de l’humanité, respect et restauration de la biosphère.

………

http://www.gandhi2012.org/fr/rencontre-a-saint-antoine.html

Programme et inscription

Rencontres St Antoine de l’Abbaye