Intervention au FMSD pour une journée mondiale des biens communs

Intervention lors de l’Atelier « Biens communs de la connaissance » au FMSD – initiative française. Cette intervention a pour but de présenter la journée mondiale des biens communs

Speach about the “international day of commons” to be presented at the workshop “Commons knowledge” at of the French initiative of the WFSD.


Je vous propose de présenter le manifeste pour la récupération des biens communs et une initiative de mobilisation transversale autour des biens communs : la journée mondiale des biens communs

Le manifeste pour la récupération des biens communs a été conçu et présenté lors du FSM 2009 par un ensemble varié d’acteurs des mouvements sociaux. Il ne s’agit pas des spécialistes des biens communs, mais plutôt de personnes et d’organisations qui perçoivent ce sujet comme une des questions clef dans la perspective de transformation sociale et politique alter-mondialiste. Ce manifeste est le signe que les mouvements sociaux sont de plus en plus concernés et pour certains déjà largement mobilisés autour de cette question, et qu’aujourd’hui les formes plus globale ou transversales de cette mobilisation se cherchent.

Mais avant d’aller plus loin sur ce sujet, il est utile de ressituer le lieu et le temps dans lequel nous nous trouvons.
Le FMSD est un projet permanent d’espace de dialogue politique, de débat entre le monde scientifique et technique et les mouvements sociaux. C’est aussi un espace pour faire germer des alternatives, élaborer et des stratégies partagées, des alliances. Bref, “comme d’habitude” dans les Forum Sociaux (même si le FMSD n’est pas un forum social et n’est pas très vieux, il s’inscrit clairement dans cette vision) il s’agit de permettre que ceux qui le souhaitent puissent se rencontrer et décider en leur nom propre d’initiatives qui leur tiennent à cœur.

Les biens communs ont une résonance particulière dans le FMSD car, d’une part, ils sont un enjeu fondamentale pour la science, le partage de la connaissance et pour l’innovation, d’autres que moi expliciteront certainement cette question bien mieux que moi durant cette session, et d’autre part, le FMSD a été en partie le creuset du Manifeste pour la récupération des biens communs l’année dernière.

La question qui se pose à nous est donc double :
1) comment l’espace du FMSD participe-t-il à la montée en puissance de la question des biens communs de la connaissance et le changement des rapports de forces pour permettre aux sciences et système de production de connaissance de contribuer à des sociétés démocratiques ?
2) comment les organisations et les personnes qui composent le FMSD contribuent-elles à un élargissement de l’appropriation des biens communs dans les mouvements sociaux qui composent le FSM à l’échelle globale ? C’est à dire, comment contribuer à faire des biens communs une question politique dans une perspective de transformation sociale avec ce que cela suppose de croisement des pratiques et des réflexions.

Les biens communs apparaissent comme un des éléments stratégiques dans les alternatives. L’association de pratiques de coopération (de partage) et de codification juridique, qui favorisent la circulation de la création et son libre usage sans préjudice pour les créateurs, engendrent la possibilité d’un mode gouvernance orienté vers l’autogestion des ressources dans de nombreux domaines. Les alternatives sont mises en pratiques aujourd’hui : logiciel libre, accès aux médicaments, accès au savoir, partage des ressources naturelles, l’innovation, …etc, et il est possible d’en imaginer de nouvelles comme par exemple AMACCA les AMAP culturelles.

C’est en grande partie par l’appropriation des biens communs que nous pourrons faire avancer cette idée. Et c’est dans ce but que je propose que les mouvements et les organisations d’activistes des biens communs, et les mouvements sociaux élaborent ensemble des initiatives communes, dont l’une d’elles sera une Journée mondiale des biens communs le 15 octobre 2010.

Cette initiative a pour objectif de relier entre elles les pratiques des biens communs, les mobilisations, les réflexions, les visions, et les organisations dans le respect de leur diversité. Elle a aussi pour but de les donner à voir, de mettre en débat ce sujet, les pratiques dans les mouvements et plus largement dans nos sociétés. Le but est bien de politiser les biens communs, au sens de s’inscrire dans le débat et les pratiques sociales. Cela devrait servir de socle pour les luttes démocratiques telles que la résistance à ACTA.

Une journée mondiale des biens communs, c’est une journée au cours de laquelle, chacun peut faire valoir ses pratiques, où qu’il soit, et se relier avec les autres, c’est une journée de présentation, de mise en pratique, de conquête ou de reconquête des biens communs. C’est aussi une journée pour partager un temps de réflexion. Avec une organisation en réseau, cette initiative ne devrait pas être celle des uns ou des autres, mais un espace de rencontre, chacun prenant en charge les initiatives qui lui correspondent et contribuant selon ses forces, ses capacités et ses envies.

Pour franchir un saut qualitatif dans l’émergence des biens communs dans nos sociétés, nous devons relever un double défi. Celui de constituer un espace d’appropriation des biens communs AVEC et PAR les mouvements sociaux. L’autre est de faciliter une articulation entre les “Commoners” et les mouvements sociaux. C’est pourquoi, je vous propose d’intégrer dans les conclusions de l’initiative française du FMSD, une invitation à se mobiliser pour l’appropriation des biens communs et pour l’organisation le 15 octobre d’une Journée internationale des Biens Communs.

FS.20/01/2010

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