Archive for the ‘Français’ Category

Université Internationale du CRID – Atelier Biens communs

December 2nd, 2010

Cet atelier, qui se déroulait à Bordeaux en juillet 2010, était animé par l’association VECAM (http://vecam.org). Il a réuni une quinzaine de personnes.

Dans son introduction, Hervé Le Crosnier (association VECAM) a souligné l’importance de la théorie des biens communs pour sortir du dilemme propriété d’État, propriété privée qui a marqué le 20ème siècle. De nombreuses formes intermédiaires existent. Les biens communs représentent deux approches qu’il faut concevoir simultanément :

  • des ressources partagées (commons pool ressources), soit au sein d’une communauté définie, à l’image des biens communs matériels que constituent les zones de pêche, les réseaux d’irrigation,… soit largement ouvertes quand le bien est aisément reproductible, comme les biens numériques (logiciels, documents en creative commons,…) ou comme les connaissances.
  • des formes de gouvernance communautaires appliquées à la production, la maintenance et l’élargissement ou transmission aux générations futures des biens en partage.

Un bien commun est perpétuellement menacé par des pratiques qui épuisent le bien ou empêchent son renouvellement. On considère notamment le phénomène du « passager clandestin », qui utilise le bien sans retourner à la communauté des services, et l’appropriation privée d’un bien commun, un phénomène en général désigné par le terme « d’enclosure », en référence aux méthodes d’appropriation des terrains communaux par les Landlords, à partir du 13ème siècle, jetant les populations paysannes dans les faubourgs des villes.

Les biens communs immatériels semblent en première lecture échapper à ces phénomènes. En réalité les méthodes d’enclosure et d’épuisement sont déplacées vers des stratégies empêchant les communautés créatives de continuer leur travail (comme les brevets de logiciels contre les logiciels libres) ou en appropriation privée de ressources produites par de larges communautés (par exemple des banques de données comme Imdb capturées par Amazon ou la biopiraterie sur les connaissances traditionnelles).

Dans le nouveau cadre global, des affrontements émergent autour des questions de gouvernance des biens communs, notamment des biens communs immatériels. Les questions de propriété intellectuelle d’une part et de gestion collective de l’environnement de l’autre sont deux exemples des nouveaux chantiers du combat social.

Pauline Lavaud, de l’association France Libertés, nous a présenté le phénomène de « biopiraterie », par lequel des entreprises des pays développés déposent des brevets sur des savoirs ou des ressources génétiques des pays du Sud, en ne reconnaissant pas les communautés ayant créé ces savoirs et en n’ayant aucun retour des bénéfices envers elles. La biopiraterie est un nouveau combat, difficile, car les traces sont souvent cachées. Le droit international est mal outillé pour défendre les communautés et la propriété partagée. Les ressources génétiques (qui valent surtout par les pratiques médicales issues des communautés traditionnelles qui les ont utilisées souvent depuis des siècles) sont concernées par la CDB (convention pour la diversité biologique) et par les ADPICs (Accords sur les aspects de la propriété intellectuelle touchant au commerce) dans le cadre de l’OMC. Un nouveau terrain à investir pour les associations de solidarité. Elle a présenté le « collectif biopiraterie », réseau d’acteurs concernés et décidés à entamer des actions.

Frédéric Sultan, de l’association VECAM, a présenté le « Manifeste pour la récupération des biens communs » (http://bienscommuns.org). Cet appel signé aujourd’hui par plus de 1300 personnes, est issu de réflexions collectives lors du Forum social mondial de 2009 à Belém. La question des biens communs, notamment des biens communs de la connaissance y a en effet été portée par le Forum mondial Sciences & démocratie, puis s’est retrouvé au cœur de nombreuses réflexions des ateliers auto-organisés. Il en est résulté ce texte de sensibilisation.

Il importe de reconnaître à la question des biens communs un impact sur la dynamique des luttes politiques. C’est un levier de renouvellement théorique. C’est aussi une dynamique nouvelle au sein de laquelle émergent de nouveaux groupes qui refusent l’ordre économique et idéologique établi. Ces communautés sont porteuses d’innovations sociales très diverses, dont la richesse tient justement à cet éventail de pratiques et de terrains d’intervention.

Miguel Viera, de l’association brésilienne Epidémia a présenté la notion des biens communs de l’immatériel, ou de la connaissance.  Son intervention est publiée ici. Alors que les biens matériels sont épuisables, les biens numériques peuvent être reproduits à l’infini, pour un coût marginal qui tend vers zéro. Cette non-rivalité généralisée rend possible le développement des formes d’accès ouvert aux connaissances, depuis les logiciels libres jusqu’aux autres formes de « copyleft » (licences creative commons, wikipedia,…). Les protocoles de l’internet eux-mêmes, qui permettent le fonctionnement du réseau sont largement discutés par les communautés techniques de l’informatique et deviennent un bien commun qui résiste aux tentative de contrôle de l’internet par les fournisseurs d’accès. La gouvernance de ces biens communs globaux pose aussi de nouvelles questions, notamment l’émergence du « multistakeholderism », la nécessité de trouver de nouveaux lieux de négociation entre les différentes parties concernées, les entreprises, les États et la société civile.

Sally Burch, de l’association latino-américaine d’information ALAI, et qui fut une actrice éminente de la société civile lors du Sommet mondial sur la société de l’information (2003 et 2005) est revenu sur ce moment de cristallisation d’une nouvelle forme de résistance mondiale sur ce domaine essentiel. Elle a insisté sur la question du sens, et de la bataille des mots. Dans les combats de libération, nous utilisons des termes… que l’on voit souvent ensuite repris partout, mais vidés de leur sens. C’est pourquoi les acteurs de la société civile doivent prendre « au pied de la lettre » ces résistances culturelles. Ainsi, quand on parle de « société », on parle évidemment des humains, et on peut même utiliser le terme au pluriel, tant les formes d’existence sont diverses. Pourtant, lors du SMSI, le terme de société renvoyait systématiquement, dans les discours des dominants, à celui de « nouvelles technologies ». Jusqu’à remplacer la fracture sociale bien connue, par une « fracture numérique », qui elle-même serait purement « technologique ». C’est aussi pour cela que la société civile préfère parler de « société de la connaissance », cet ingrédient principal des nouveaux processus de production. Elle utilise aussi le terme de « société des savoirs partagés », tant l’outil numérique est justement un moteur d’échange et de création de communs.

Anthony Auffret, de l’association des Petits débrouillards a présenté la mise en place d’un « wiki » pour les jeunes scientifiques. Cette association d’éducation populaire, qui veut susciter une réflexion et un intérêt pour la science chez les jeunes utilise les techniques de l’internet pour organiser ce partage, et créer et développer des ressources d’expérience ou de savoir-faire qui peuvent ensuite être partagées par toutes les associations locales et départementales des petits débrouillards.

Moussa Mbaye, de l’association ENDAPOL au Sénégal est venu ensuite nous présenter le prochain Forum mondial Sciences & démocratie, qui va se tenir à Dakar, dans l’orbite du FSM, en février 2011. L’objectif de ce forum spécialisé, qui tiendra sa deuxième rencontre, est de favoriser l’échange et les rencontres entre les mouvements sociaux et les scientifiques. On constate en effet que les mouvements sociaux ont tendance à assimiler la sciences aux dangers que les technosciences font peser sur la planète et les sociétés. Le Forum considère plusieurs axes de travail, à commencer par la relation entre les savoirs populaires et les méthodes scientifiques. On traitera des enjeux de l’Université au 21ème siècle, de l’autonomie des chercheurs et des formes politiques (et financières) du pilotage de la recherche, et évidemment de la question des biens communs de la connaissance.

Ce prochain forum mondial Sciences & démocratie est aussi confronté au défi de la présence et de l’intervention des mouvements sociaux comme des scientifiques du continent africain.

Le débat qui s’en est suivi a porté sur la compréhension nécessaire de cette théorie des biens communs pour enrichir les pratiques et les réflexions des mouvements sociaux. Il s’agit de s’appuyer sur des pratiques nouvelles et des communautés actives pour reposer des questions politiques sous un œil nouveau.

Kokopeli

November 20th, 2010


« Libération des semences et de l’humus ».

Kokopelli est un personnage de la mythologie amérindienne souvent représenté bossu et jouant de la flute et qui symbolise la fertilité et la germination. C’est aussi le nom qu’a choisi une association française qui distribue, cultive et récolte des semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique à travers le monde dans le but de lutter contre l’érosion génétique et de préserver la biodiversité semencière et potagère. En effet, ces actions doivent garantir un contrôle de qualité de la chaîne alimentaire.

Par Laurence Brassamin

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La chasse aux données ouvertes… est ouverte !

November 19th, 2010

Regardscitoyens.org propose de faire la chasse aux données pour les libérer. Cette nouvelle forme de mobilisation s’inspire des “Data Hunt” de Open Knowledge Foundation. Pour une bonne revue de l’état des lieux de l’Open Data, on pourra notamment consulter le blog de LiberTIC.

Et ne pas manquer le rendez-vous le 26 novembre 2010 à la Cantine !

Porter le débat sur les Biens Communs au Forum Social Mondial à Dakar

November 17th, 2010

En février 2011, le Forum social mondial et le Forum mondial science et démocratie seront deux opportunités offertes aux  “commoners” d’interagir avec d’autres mouvements civiques et sociaux.

Une liste de discussion <dakar@bienscommuns.org>  est à la disposition des contributeurs : https://bienscommuns.org/cgi-bin/mailman/listinfo/dakar (more…)

« Du public au commun », Séminaire 2010-2011 à Paris

November 2nd, 2010

Ce séminaire est organisé par le  Collège International de Philosophie, Université de Paris 1 – Maison des Sciences Economiques, coordonné par Serge Cosseron, Pierre Dardot, Patrick Dieuaide, Nicolas Guilhot, Giorgio Grizotti, Christian Laval, Jason Francis Mc Gimsey, Jean-Marie Monnier, Antonio Negri, Elicio Pantaleo, Bernard Paulré, Franck Poupeau,Judith Revel, Carlo Vercellone. La prochaine séance « Passer du public au commun » avec Antonio Negri et Pierre Dardot se déroulera le mercredi 3 novembre, 19 h à la Maison des Sciences Economiques, 106, bd. de l’Hôpital, salle 114.

Présentation du séminaire : Contribuer à frayer de nouvelles voies à la pensée sociale et politique, telle est l’ambition du séminaire « Du public au commun » (more…)

Vidéo de la plénière “Open data : l’eldorado des données publiques”

October 14th, 2010

Animée par Daniel KAPLAN, délégué général de la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (Fing), la plénière du Forum e-gov organisé à Issy les Moulineaux porte sur les données ouvertes.

La conférence qui fait un tour d’horizon sur le sujet. La conférence débute par une présentation basique de la notion et du contexte règlementaire européen par Marc RIBES, présenté comme “futurologue secteur public” chez Orange et du droit français et les défis de la mise en oeuvre d’un partage et de la réutilisation des données publiques par Danielle BOURLANGE, (directrice adjointe de l’Agence du patrimoine immatériel de l’État). Cela devient plus intéressant lorsque Mercé ROVIRA REGAS, de la ville de Girona (Espagne) présente les projets de l’administration locale pour rapprocher les services des citoyens sous forme de plateforme web sémantique. N’hésitez pas à passer les 5 premières minutes d’introduction qui n’ont pas de rapport direct avec le sujet (présentation d’Acteur Public TV.


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Biens communs de la connaissance

October 13th, 2010

Amit Sengupta (AIPSN) et Valérie Peugeot (VECAM), deux des intervenants de la table ronde sur les biens communs de la connaissance lors du forum mondial sciences et démocratie, ont présenté les enjeux d’une approche alternative pour la production de la connaissance. Ils mettent notamment en évidence l’importance de la collaboration pour la production des connaissances et la nécessité de reconnaitre la diversité des modes de production des savoirs et leur complémentarités.

Les biens communs/The Commons/El Procomun (I) 3’58″ from Alain Ambrosi on Vimeo.

Bande-annonce du livre-dvd SCIENCES & DÉMOCRATIE

October 13th, 2010

Le premier forum mondial sciences et démocratie (FMSD) s’est déroulé à Belém (Brésil) les 26 et 27 janvier et les premières conclusions ont été présentées à l’Assemblée des assemblées du FSM le 1er février 2009.

Bande-annonce du livre-dvd produit par l’association VECAM, réalisé par Alain Ambrosi et Abeille tard et publié par CF-Éditions.

SCIENCES & DÉMOCRATIE: UN LIVRE-DVD DE C&F Éditions from Alain Ambrosi on Vimeo.

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AMACCA*, ça démarre fort et en musique !

October 8th, 2010

A La Ciotat des citoyens ont créé leur AMACCA* (AMAP culturelle). Ils proposent une culture pour tous choisie par eux mêmes et se donnent rendez-vous le 15 octobre à 20h 15 au Théâtre du Golfe de La Ciotat.

Entrée : prix libre

*Association pour le maintien des alternatives en matière de culture et de création artistique
maison des associations place évariste gras la ciotat

TRESORS PUBLICS – L’ART LANCEUR D’ALERTES

October 5th, 2010

Le Vent Se Lève! propose, en contribution à la journée mondiale de la récupération des biens communs, une Soirée dogmatique avec Cassandre/Horschamp vendredi 15 octobre 2010 à 20h30.

L’art et la culture appartiennent à chacun d’entre nous. Force est de constater que ces bien là aussi nous ont été confisqués par “ceux qui possèdent, ceux qui savent, ceux qui décident”. AUX ARTS CITOYENS !

EQUIPE ARTISTIQUE : Jackie Star
Jackie Star évolue entre le rire, la folie et son double. Hôtesse parfaite, tragédienne démolie, cantatrice ébouriffée… mais profondément avec nous.

LE GRAND TEMOIN : PATRICK CHAMPAGNE
Patrick Champagne, sociologue, est membre du Centre de sociologie européenne de l&apos;École des hautes études en sciences sociales (EHESS), chercheur en sociologie à l&apos;INRA depuis 1973, enseignant à l&apos;Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) et à l&apos;Institut d&apos;études politiques de Toulouse.

L’art lanceur d’alertes propose un rendez-vous bimestriel autour d’un protocole artistique. Des artistes et penseurs sont invités à faire une proposition spécifique, autour d’un thème précis. Ce soir : la réappropriation du bien commun. Mise en débat avec les participants et le public. Repas convivial.

Pour en savoir sur le protocole de la soirée

Le Vent Se Lève!
Au 181 avenue Jean Jaurès
Dans le 19ème arrondissement.
Comme c’est un peu caché, voici un plan !
Pour vous repérer, cherchez le restaurant El Molino, c’est juste derrière.